Page:Stendhal - Racine et Shakespeare.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xii
PRÉFACE

cours en ce temps-là à Milan. Devant le succès qu’elles obtinrent il songea à les formuler par écrit. Il n’attendait qu’une occasion ; elle ne tarda pas à se présenter.

Une troupe de comédiens anglais, les 31 juillet et 2 août 1822, avait tenté d’acclimater Shakspeare sur la scène de la Porte-Saint-Martin. Mais les libéraux, par haine de l’Angleterre, menèrent une telle cabale que les représentations publiques durent être interrompues et furent remplacées par une série de représentations par souscription au théâtre de la rue Chantereine.

L’amour de Macbeth et de la constitution anglaise l’emporta chez Beyle sur son libéralisme. Il exhala son indignation dans un article intitulé Racine et Shakspeare que donna en octobre la Paris-Monthly-Review of British and Continental Literature, périodique publié à Paris et qui, depuis son premier numéro (janvier 1822), avait déjà fréquemment compté Stendhal au nombre de ses collaborateurs anonymes.

Dans cet article, paru exceptionnellement en français, Stendhal se souvient à la fois des écrits didactiques de Manzoni et surtout de ces Idées élémentaires sur la poésie romantique d’Ermès Visconti qu’il avait autrefois signalées avec insistance à ses correspondants de Paris et qu’il démarque maintenant avec tranquillité, portant fort à