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PROMENADES
DANS ROME


Monterosi (vingt-cinq milles de Rome), 3 août 1827. — Les personnes avec qui je vais à Rome disent qu’il faut voir Saint-Pétersbourg au mois de janvier et l’Italie en été. L’hiver est partout comme la vieillesse. Elle peut abonder en précautions et ressources contre le mal, mais c’est toujours un mal ; et qui n’aura vu qu’en hiver le pays de la volupté en aura toujours une idée bien imparfaite.

De Paris, en traversant le plus vilain pays du monde que les nigauds appellent la belle France, nous sommes venus à Bâle, de Bâle au Simplon. Nous avons désiré cent fois que les habitants de la Suisse parlassent arabe. Leur amour exclusif pour les écus neufs et pour le service de France, où l’on est bien payé, nous gâtait leur pays. Que dire du lac Majeur, des îles Borromées, du lac de Como, sinon plaindre les gens qui n’en sont pas fous ?

Nous avons traversé rapidement Milan, Parme, Bologne ; en six heures on peut apercevoir les beautés de ces villes. Là ont