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PENSÉES

fortement ces aphorismes malgré leur bizarrerie ou leur outrance, c’est qu’ils sont surtout un reflet de l’auteur, c’est que nous retrouvons en eux ses manies et ses passions et sa saveur et jusqu’à ses défauts. Nous comprenons qu’on a plutôt voulu nous donner un document sensible qu’un document intellectuel, et comme nous louons la sensibilité vivante et frémissante de s’être substituée à la froide et impersonnelle raison !

Voilà pourquoi ce petit recueil de pensées morales est surtout un recueil de pensées de Beyle et voilà pourquoi aussi, l’on ne sera probablement pas tenté, après l’avoir parcouru, de faire cette « espèce d’examen de conscience, » dont parlait Stendhal : tout au plus y pourrait-on faire l’examen de sa conscience !

Enfin, j’espère que son souvenir, si on l’y retrouve assez, fera oublier ce que les fleurs de cet herbier ont d’un peu sec et de fané détachées des champs où elles furent cueillies, et fera même pardonner de les avoir cueillies…

Jules Bertaut.