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dignes et rusés, valent encore une fois la peine d’être étudiées en Europe. Le même ordre des intelligences de cour a aujourd’hui un corps de doctrines à son usage ; et à présent que nous avons en perspective les canons à vapeur de Perkins, il faut espérer, pour le bien de l’humanité, qu’à l’avenir on mettra plus de temps à poser les règles d’après lesquelles on peut commencer une querelle avec décorum qu’on n’en mettait autrefois à l’entamer, à la vider et à la terminer tout à fait.

Rien, dans la cour de Rome, ne nécessitait précisément la résidence d’un corps diplomatique aussi imposant que celui qui l’assiège. Le souverain, il est vrai, conserve encore sa domination spirituelle sur une grande portion du genre humain, mais les occasions d’exercer son pouvoir temporel, du moins d’une manière ostensible, sont très rares, ou très rarement saisies. On peut alléguer que la position centrale de Rome et sa faiblesse avouée la rendent particulièrement propre à servir de chambre de conseil à l’Italie, et qu’elle offre un terrain neutre où, à l’ombre d’un nom puissant, les prétentions des candidats rivaux à ce jardin des Hespérides peuvent se disputer avec plus d’avantages et moins de danger d’être observés. Quoiqu’il en soit, l’ambassade de Rome est au premier rang