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Les bandits sont vêtus d’une manière à peu près uniforme ; leur costume pittoresque a quelque chose de militaire : culotte courte en drap bleu, avec de larges boucles d’argent sur des jarretières rouges ; gilet de même étoffe orné de deux rangs de boutons d’argent ; veste ronde, également en drap bleu, garnie de poches de chaque côté ; manteau de drap brun jeté sur l’épaule ; chemise ouverte, à col rabattu ; une cravate, dont les deux bouts sont réunis par les anneaux et bagues volés ; chapeau de feutre roux, pointu et de forme élevée, avec des cordons ou rubans de diverses couleurs ; bas attachés à la jambe par de petites bandes de cuir, qui tiennent à une sandale ou des brodequins serrés ; large ceinture de cuir avec des fentes pour recevoir des cartouches, et fixée par des agrafes d’argent ; une giberne ; un baudrier auquel pendent un sabre, une fourchette, une cuillère, un poignard ; à leur cou est un ruban rouge soutenant et laissant descendre sur la poitrine un cœur d’argent ; il renferme des reliques et offre à l’extérieur l’image en relief de la Vierge et de l’Enfant Jésus. Tel est le costume guerrier et religieux de ces hommes qui, asservis à une discipline sévère, ne marchent que par bandes plus ou moins nombreuses. Payant largement leurs espions