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de la Grèce. Quant aux choses, elles étaient ce que nous appelons parfaites, c’est-à-dire qu’on s’abstenait sagement des jouissances les plus douces et les moins nuisibles à qui que ce soit et le plus à notre portée que le hasard nous ait données. Si donc, il se trouve dans ce journal quelque homme qui ne soit pas un héros ou quelque femme chez laquelle ne brille pas toutes les vertus d’une Pénélope ou d’une Artémise, c’est pure invention de voyageur dont l’âme noire et ennemie jurée de l’honneur des nations, de la pureté du caractère national etc., etc., etc., etc. ; a besoin de telles inventions pour satisfaire sa rage impuissante. Il va sans dire que tous les poètes sont des Homères ou des Pindares, tous les peintres bien supérieurs à Raphaël, car j’apprends que plusieurs se trouvent offensés de la simple comparaison avec le peintre d’Urbin. Quant aux prêtres actuels, ils laissent bien loin derrière eux les vertus de Fénelon et de Las Cases, on n’a qu’à voir les missions de France. Enfin c’est à tort qu’on a méchamment et traîtreusement osé accuser les cosaques et autres tribus à demi civilisées de l’Asie d’être quelquefois un peu pillards. Rien n’est plus calomnieux et nous leur devons beaucoup de reconnaissance. Les gens assez jacobins pour avoir des doutes à cet égard n’ont qu’à