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XIII
DE L’ÉDITEUR.

cieuses de son œuvre entier la méditation ardente et sereine qu’on pourra lire plus loin et qui est appelée: Rivages de la mer. Ces pages sont d’un ton si personnel qu’on aurait tendance à les faire figurer dans son Journal. Or, il semble bien qu’elles soient traduites, imitées ou pour le moins inspirées d’un article anglais. Troublante question de la propriété littéraire et de l’inspiration originale que constamment le génie singulier de Stendhal pose et repose sous toutes ses formes devant nos yeux éblouis.

Pour le surplus, fidèle à sa méthode, il entremêle toutes ses théories d’anecdotes prestes et rapides, de souvenirs piquants, de détails ingénieux. C’est le signor Enrico Beyle tel qu’il pérorait dans un cercle de quelques intimes, chez Métilde à l’époque où il y était encore reçu, et dans l’atelier de Thorwaldsen à Milan, ou, à Rome, au café del Greco et dans l’officine de M. Agostino Manni. Cet apothicaire, qui savait préparer la quinine comme Caventou lui-même, nous apprenons comment Beyle en vint à le fréquenter et à découvrir en lui une des grandes ressources de ses soirées romaines[1].

  1. Agostino Manni est nommé fréquemment dans la Correspondance et Beyle déjà n’a pas manqué de parler de lui dans Rome, Naples et Florence et dans les Promenades dans Rome.