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ne savent pas de quoi ils sont fiers, je le leur disais ce soir (je le leur dirai) : Ils sont fiers de l’énergie de leurs passions[1].

Pour la page…

Qui ne sait aujourd’hui que l’Allemagne malgré le lourd sommeil où la plongeaient sa féodalité et sa philosophie, se réveille un peu à la vue de la Révolution de 1789. Il fallait le canon d’Iéna pour la réveiller tout à fait. Elle regarda Napoléon, il pouvait lui donner les deux chambres, au lieu de cela il donna aux trente-huit princes qui se partagent aujourd’hui l’Allemagne un despotisme de droit au lieu du despotisme paternel qu’ils exerçaient depuis longtemps. L’exemple de Wurtemberg effraye l’Allemagne qui ne fut point rassurée par le bel exemple de la diète de Cassel refusant une loi à M. Molchos, ministre du roi Jérôme. L’Allemagne qui, longtemps, avait été sur le point d’adorer Napoléon ne vit en lui que le facteur du despotisme. Elle avait raison. Napoléon fut pour l’Allemagne exactement le contraire de ce qu’il fut pour l’Italie et de ce

  1. Très bon et bien écrit, 23 juillet 1820.