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tion du mariage. Le sot a recours au catholicisme de trois sots, c’est commode, mais l’homme raisonnable est plus embarrassé. Qu’est-ce que penser en effet qu’un lien qui fait le malheur de la grande moitié des personnes qui y sont engagées ? Peu à peu l’influence de la religion cessant, les gens d’esprit ne se marieront plus à moins qu’ils ne soient très riches.

There l’Amour de Tracy.

Avarice

Je viens de faire une partie de Taroc avec un vieux marquis sec comme une momie, avare comme Harpagon et de plus borgne. Il vient d’avoir une maladie dangereuse à l’œil qui lui reste. Il sortit hier pour la première fois. M. B. lui disait : « Quel malheur pour vous de perdre encore un œil, vous auriez donné la moitié de votre bien pour guérir. — Moi, répondit-il d’un grand calme, je n’aurais pas donné cinq sequins. »

Il n’a qu’une passion c’est celle des doubles napoléons avec le millésime de 1802. Il donne huit sous par pièce à plusieurs marchands de la ville qui lui en font des collections. Il dit en les recevant : « Cela