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Voyages

L’un des meilleurs voyages en Italie, du moins le plus utile à l’étranger et le plus rempli de faits, est l’itinéraire que plusieurs milanais ont écrit sans prétention pour le libraire Vollandi. Je me sers de la dixième édition faite en 1818. Il y a moins de superlatifs que dans ce que les Italiens écrivent ordinairement sur leur patrie ; j’y voudrais plus de clarté, mais c’est là l’écueil éternel de l’Italien.

Ceux des voyages que j’aime le mieux sont ceux du président de Brosses en 1740, livre charmant, de Forsyth en 1802, le petit volume de Duclos en 1760 et celui d’Arthur Young en 1790. Il est amusant de voir les idées anciennes dans le voyage du spirituel Misson en 1680. Excepté de Brosses, les voyageurs ne se sont pas doutés des mœurs, des habitudes, des préjugés, des diverses manières de chercher le bonheur du peuple qu’ils traversaient, ils n’ont vu que les murs.

Milan, le…

Manque étonnant de civilisation. Chose qui montre combien on lit peu dans cette ville. Il n’y a pas une échoppe littéraire