Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/336

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
LE RIRE

ner si j’ai raison de rire, je ne m’occupe qu’à me détailler ma jouissance, à me complaire dans ma jouissance.

Exemples :

Me rappeler, en général, le rire fou du duc d’Athènes, son nez venait à rien ; le rire fou d’un quart d’heure, à en faire mal à la plupart des rieurs, à souper chez madame Pasta, un soir que la table se trouva dans l’antichambre, M. de Miccicché et moi ne savions pas un certain conte que les autres avaient déjà fait et entendu sept ou huit fois au moins. Il y eut réunion de deux ou trois causes de rire ; plût à Dieu que je pusse les démêler et les voir nettement ! mais il y a trop longtemps de cette soirée.


VIII

du rire en trois temps


On fait un conte ; Torribio Poncil ne le comprend qu’à demi, il commence à rire ; il voit rire le reste du salon : par sympathie, physique et nerveuse, il rit davantage. Enfin, tout à coup, il comprend entièrement le conte. À cette troisième secousse, il naît un rire fou et capable de le faire tomber. C’est peut-être là la manière dont