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LE RIRE

quent, du gouvernement monarchique absolu. Est-il besoin de dire que cette cause est moins active lorsque, comme Frédéric II, le roi est ennuyé de la cour et ne la tient pas, ou lorsqu’une grande fraction du public ne songe à la cour que pour s’en moquer ou la haïr, comme à Londres, du temps de Georges II.

Le langage noble abhorre les détails ; c’est par horreur instinctive de son plus grand ennemi : le ridicule. Le langage noble, né à la cour de Louis XIV, a été perfectionné à celle de Louis XV. Les détails donnent presque seuls prise au ridicule.


VI

cause du rire


Comme on veut m’inspirer des doutes sur la définition du rire donnée par Hobbes, je vais parcourir les causes du rire, telles qu’on les rencontre ordinairement dans la société, et telles que je pourrai me les rappeler au hasard.

Les personnes qui doutent de l’idée de Hobbes, parlent d’assigner pour cause au rire : les contrastes, ou un certain mélange de peine et de plaisir, etc.

On rit beaucoup des attrapes ; mais,