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LA COMÉDIE

veux que l’auteur soit un homme heureux par une grande imagination qui s’amuse, qui soit dans un doux délire. Ce sont ces mots d’un comique meilleur que je critique.

Alors ce genre de gaîté détachée de la terre et de ses soucis me semble un très bon genre, méconnu par Geoffroy et par les critiques français et auquel Schlegel m’a fait penser. Bien entendu qu’il ne faut pas croire qu’en quittant le caractéristique par impuissance on tombe dans le comique romantique[1]. C’est une des choses pour lesquelles il faut le plus que l’écrivain soit né. Cela s’avoisine au genre de plaisanterie de La Fontaine. Falstaff est tout à fait dans ce genre. Il me semble que l’idée de Schlegel qu’il faut quelque chose de poétique dans la comédie n’est pas mauvaise, mais pourquoi diable, l’explique-t-il si peu ?

  1. Les artistes égyptiens supprimaient les contours par impuissance et non pour faire du beau idéal.