Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
LA COMÉDIE

pointements de vanité (de sa vanité) qu’il rencontre dans son chemin. L’homme qui va à un rendez-vous ou qui va voir si le décret qui le nomme à une place importante est signé, a-t-il assez d’attention de reste pour être jaloux d’un cabriolet à la mode.

Fairisland et Anelli dans leur état ordinaire, rencontrant un carrick charmant.

Le rire est incompatible avec l’indignation. Ce sentiment vient de ce que nous songeons à notre sûreté ou à de grands intérêts[1], or l’homme qui songe à sa sûreté est trop occupé pour rire (16 février 1813 : myself revenant de Moscou[2]).

L’odieux est la gangue qui se mêle au métal comique et qui le gâte. Le comique ne peut passer dans le commerce et être visible au vulgaire que séparé totalement de cette gangue.

[Ainsi il peut être utile au poète comique de lire de plats ouvrages. Hier j’ai vu une mine de comique (par exemple) dans l’impromptu de garnison de Dancourt (sous son nom) 19 mai 1811[3].]

  1. L’homme qui s’indigne voit : 1o sûreté, ou grands intérêts, 2o l’attaque de tout cela.
  2. Vous voyez comment le comique glisse sur l’homme affligé, sur l’homme passionné et même sur l’homme pensif et tendre qui se repaît de romans d’amour dont il est le héros. (Note d’un brouillon de 1816 dans R. 5896, tome 2).
  3. Ce fragment entre crochets provient du manuscrit du tome 15 de R. 5896.N. D. L. É.