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SHAKSPEARE




Les livres dont les auteurs avaient la tête aussi bonne et meilleure que la mienne m’amusent, tous les autres m’ennuient. Voilà pourquoi Shakspeare me charme, il a une excellente tête et il m’émeut[1].

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Mon admiration[2] pour Shakspeare croît tous les jours. Cet homme-là n’ennuie jamais et est la plus parfaite image de la nature. C’est le manuel qui me convient. Il ne savait rien : n’apprenons donc pas le grec. Il faut sentir et non savoir.

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Dans Juliette[3] tout est teint de l’esprit de

  1. Cette note non datée est extraite comme toutes les pages qui suivent des manuscrits de Grenoble. Celle-ci se trouve dans le recueil coté R. 302. Elle doit être de la fin de 1803 ou du début de 1804, environ le temps où le jeune Beyle écrivait : « Je lis Shakespeare que l’admire de plus en plus. » N. D. L. É.
  2. Note de la même époque que la précédente, extraite de R. 5896, t. I. N. D. L. É.
  3. Cette page est extraite d’un feuillet de R. 302. Elle est datée du 1.V.12, ce qui peut se lire 1er vendémiaire XII (24 septembre 1803), ou 1er ventôse (24 février 1804). N. D. L. É.