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L’AVARE

(Commentaire sur Molière de Simonin, comparaison de Regnard à Molière, page.)

Sixième principe : Une scène ne nous semble bonne qu’autant qu’elle produit changement dans la position du personnage[1].

Quel changement produit celle-ci ? d’apprendre à Élise que son frère est amoureux. Ce qui produit peu d’effet. Le but de celui-ci en venant parler à sa sœur n’est pas raisonnable.

Note 3, page 29.

Marmontel, tome 2, page 143, édition complète, assure que Molière a mis l’autre.

Les autres nous paraît un mot exagéré dans tous les cas. Si l’Avare était plus passionné dans cette scène, il pourrait dire l’autre, après avoir regardé les mains l’une après l’autre, et ne se rappelant plus ou plutôt craignant de n’avoir pas assez examiné la première : mais l’Avare n’est point passionné dans cette scène, il ne fait à ses yeux qu’exécuter un devoir.

Pendre un haut de chausse nous semble naturel dans un homme qui, songeant toujours aux voleurs, regarde la potence comme le seul moyen d’empêcher de prendre ou de recéler.

  1. Oui, dans une comédie d’intrigue, mais une scène qui fait rire, sans changement, est bonne.