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MOLIÈRE

railleur, son antagoniste ordinaire qui lui rend ses pertes cuisantes en lui faisant sentir la douceur des plaisirs manqués. C’est à enfoncer ces carrés-là que la plaisanterie triomphe.

(Destouches a décrit un Avare de ce genre dans le Dissipateur, je crois.)

Quant à l’Avare de Molière, c’est un caractère bien peint, mais comme on ne le montre point se trompant dans sa passion, le comique glisse sur lui, et les positions comiques où Molière le montre ne s’élèvent pas au-dessus de la plaisanterie, ne produisent que de la plaisanterie, au lieu de fournir du comique.

Note 1, page 16 (édition in-8o de 1804).

Cette scène suppose un amour extrême entre Valère et Élise, et ne le prouve point par le coloris. Il fallait attacher en montrant à nu les sentiments de deux cœurs tendres. On peut se rappeler le premier duo del matrimonio segretto. Cette scène manque donc de chaleur et de vérité dans la couleur.

L’action de Valère pouvait le mener à être pendu. Il est dans le caractère de l’Avare de mettre sa fille dans un couvent, avec une mince pension alimentaire, et de faire pendre Valère.

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