Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
DE L’ÉDITEUR

Spectateur, la page de Saint-Lambert[1] sur Molière, l’éloge de Molière par Chamfort[2], quelques phrases de Duclos chapitre IX[3], le morceau de Voltaire cité par Cailhava, I, 474, quelques alinéas de Collé (Mémoires), quatre ou cinq articles de Marmontel. »

Ces lignes nous sont d’autant plus précieuses qu’elles dressent un inventaire plus complet des auteurs où le théoricien de Racine et Shakspeare a puisé et puisera toute sa vie de quoi illustrer ses propres idées sur le comique. Quant à son sentiment circonstancié sur l’éditeur de Molière, s’il était besoin d’y insister, nous le trouverions résumé dans cette dernière apostrophe : « Animal ! qui non seulement ne connaît rien au cœur humain, mais qui ne sait pas même sa langue[4] ! »

  1. Jean-Jacques dit, à ce qu’il me semble, que dans Molière, les passions vicieuses sont les instruments du rire qu’il excite, et les défauts de la tête les objets dont on rit : en un mot, les méchants attrapent les sots et nous font rire à leur dépens. Lire la note de Saint-Lambert sur Molière. (Note sur un feuillet du manuscrit R. 302 de la bibliothèque de Grenoble.)
  2. Un peu plus loin, Petitot parlant de l’absence des financiers dans les pièces de Molière, Stendhal ajoute en note : « Chamfort, je crois, dont ce nigaud eût dû réimprimer l’Éloge, dit que Molière eut là-dessus des ordres de Colbert. »
  3. Ce chapitre IX de Duclos n’ajoute rien à la science. Il ne se doute même pas de l’idée de Hobbes. Ce sont des raisonnements en épigramme bons dans la conversation. Dans la science cela fait un peu l’effet de l’histoire romaine en madrigaux. (Note de Stendhal.)
  4. Vingt-cinq ans plus tard, dans son Voyage dans le