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LE TARTUFFE

(Écrit à Milan dans l’intervalle des rendez-vous du 9 au 11 novembre 1813. Lu à Milan le 8 mars 1816, malade de battements d’artère nerveux. Approuvé autant le permet le peu d’attention que je me permets. Si je meurs, regret d’avoir fait l’A[mour], au lieu de travailler au genre Monicego.)

On me. — La moindre distraction le matin me nuit infiniment. Mon esprit est un paresseux qui ne demande pas mieux que de s’accrocher à une chose moins difficile que de composer. Ensuite vers les deux ou trois heures vient le dégoût

    scènes de séduction à agir suivant les principes de la religion chrétienne. Cet honnête homme aurait les remords du monde les plus touchants et ferait des horreurs chrétiennes qui ne seraient pas odieuses. Il faudrait ou que le conseiller fut de bonne foi ou qu’il eût des motifs pour porter l’honnête homme à agir suivant les principes purs de la religion. Par exemple faire le directeur jésuite et attendant son avancement de son général qu’il ne peut gagner qu’en conduisant suivant les principes de la religion l’honnête homme son pénitent, qui est intendant de Province, je suppose et l’homme le plus marquant de la ville où le hasard a placé le Jésuite. Celui-ci dépourvu de protection auprès de son général n’a pour s’avancer d’autres moyens que ses œuvres.

    Cette pièce intitulée le Directeur serait destinée à montrer tous les ridicules de la Religion chrétienne. C’est en même temps le sujet d’une comédie de M. Maisonneuve dont il m’a parlé. Un homme sensible malgré lui qui veut être dur et ne peut en venir à bout.

    Le Jésuite n’ayant pas d’ordre de son général pour séduire l’Intendant, au profit de la Société, se plaint de ce manque d’occasion de se signaler, et en attendant en fait un chrétien parfait. Il expose celà à un Visiteur qui passe par la ville où l’action a lieu.