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MOLIÈRE

2o qu’on y rit trop peu.

Une des causes de la froideur c’est sans doute l’imbécillité presque obligée d’Orgon.

On pourrait remédier à ce défaut en le doublant du vieil évêque, ou en le faisant amoureux de sa femme à laquelle il aurait tout confié. Au premier abord ce second moyen semble rendre difficile la scène de la table, mais cela peut s’arranger. Cet amour motive même la tentative de séduction de Tartuffe, qui ne serait plus mu simplement par l’envie d’enf… cette femme, mais qui aurait le motif plus digne d’un ambitieux hypocrite, que, pour mener tout à fait Orgon, il a besoin d’être d’accord avec sa femme. Cela préviendrait la critique de La Bruyère (Article Onuphre), qui au reste me semble un enfantillage. L’amour est absolument une maladie, une fièvre qu’on ne peut pas plus se donner que s’ôter.

Je crois que le succès de la pièce est dû d’abord au sujet si hardi, 2o à la scène de la table, qui est le qu’il mourût de la comédie.

Quels seraient les moyens de faire rire davantage dans le Tartuffe[1] ?

  1. 13 nov. 1813. Sujet de Comédie. Idée étrangère au Tartuffe.

    Faire un honnête homme avec un cœur excellent et pas trop d’esprit, qu’un Tartuffe porterait par une suite de