Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
MOLIÈRE


d’où il [suit qu’une paire de jolis tétons est une réflexion du Ciel.

Tout ce temps, dis-je, est volé à l’indignation, ou au dégoût qu’eût produit la déclaration d’amour du Tartuffe.


Il a sur votre face épanché des beautés, etc., etc.

Et je n’ai pu vous voir, parfaite créature,
Sans admirer en vous l’Auteur de la nature
Et d’une ardente amour sentir mon cœur atteint,
Au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint.


Jeu. Elmire fait un geste ou plutôt une mine d’horreur, Tartuffe reprend avec l’intonation de quelqu’un qui répond à une objection comme s’il y avait :

« Vous avez raison, d’abord j’appréhendai, etc. »


TARTUFFE
Ce m’est, je le confesse, une audace bien grande.


Jeu. Tartuffe change ici tout à fait de ton. Il quitte l’intonation d’un homme qui répond à une objection, pour prendre le ton galant. Ce qui suit sont des galanteries de dévot (on m’annonce, la Ballu, que le Vice-Roi a tourné casaque et que 60.000 hommes arrivent de la Suisse pour nous couper tous).