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ACTE III


Scène première

DAMIS, DORINE
DAMIS

Que la foudre, sur l’heure, achève mes destins,
Qu’on me traite partout du plus grand des faquins,
S’il est aucun respect ni pouvoir qui m’arrête,
Et si je ne fais pas quelque coup de ma tête !


Je voudrais tenir ici quelque partisan outré de la règle de la voute : « Qu’on ne puisse rien ôter d’un drame. » Ils consultent cette règle, au lieu d’avoir l’œil sur le cœur du spectateur, seule boussole du poète. Quelqu’Alfieri, quelque Boileau, (je suis peut-être injuste envers ce dernier en le nommant ici, il sentait peut-être le mérite de cette scène mais aurait probablement désapprouvé par suite de la même règle, et faute de regarder le cœur du spectateur, le grand nombre d’acteurs du Timon de Shakespeare.)