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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

trouvé rien de plus joli, mais je ne veux point exagérer, il n’y a aucun génie dans tout cela, rien qui aille à l’âme. Ce style n’en convient que mieux à un boudoir : je ne conçois pas comment l’on n’a pas encore copié celui-ci à Paris ; probablement il est inconnu.

Ce que c’est que des yeux papelards ; anecdote de cette religieuse si belle, s’enfermant si bien à clef, mariée depuis à un ébéniste.

Mon jeune guide allait trottant devant moi, et répétant à demi-voix la liste de toutes les belles choses que doit voir l’étranger qui visite Bourges. Nous sommes arrivés à la maison de Cujas, rue des Arènes. Cela est charmant, c’est le mot. Comment n’en avons-nous pas une copie à Paris ? J’y ai lu les restes d’une inscription singulière.

Ensuite nous sommes allés à la porte Romane de Saint-Ursin, voisine du parc de l’artillerie. Sur le mur à droite, à huit ou dix pieds d’élévation, le guide m’a indiqué un bas-relief qui représente chacun des mois de l’année par ceux des travaux de la campagne dont on s’occupe dans ce mois. Le travail est extrêmement barbare, et pourtant l’on est bien aise d’avoir vu ces bas-reliefs ; ce qui prouve, selon moi, que l’auteur avait un vrai talent. La bar-