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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

de cette vaste cathédrale, c’est qu’elle remplit parfaitement son objet. Le voyageur qui erre entre ses immenses piliers est saisi de respect : il sent le néant de l’homme en présence de la Divinité. S’il n’y avait pas l’hypocrisie qui révolte, et la fin politique cachée sous la parole pieuse, ce sentiment durerait plusieurs jours.

J’avais le bonheur d’être presque seul, et le jour tombait rapidement. Au bout d’un certain temps, j’ai vu le portier décrire de grands cercles autour de moi ; voyant enfin que je ne comprenais pas, il s’est avancé à ma rencontre d’un air résolu, qui n’était peut-être que de la timidité, et il m’a dit qu’il fallait sortir.

J’ai conquis subitement son amitié par mes façons généreuses ; il m’a donné une foule de détails qui dans le moment m’ont vivement intéressé ; il m’a dit que sous le chœur il y a une église souterraine (ou crypte).

Puisqu’il est hors de mon pouvoir de donner ici une description intelligible, je vais me rejeter sur l’historique, comme font tous les jours ces écrivains élégants et sans idées qui ont à rendre compte d’un opéra ou d’un tableau.

Saint-Étienne, c’est le nom de cette cathédrale, l’une des plus belles de France,