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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

votre opposition lui donnera des distractions et peut-être même de la colère, et il ne pourra plus se dévouer tout entier à la haute et pénible mission qu’il a reçue du ciel…

(J’arrange le style, qui était bien autrement emphatique.)

À ces mots, tout le monde s’est permis de se moquer du grand homme, même les petits jeunes gens qui débutent. Telle a été ma soirée ; pas la moindre petite anecdote plaisante.

J’abhorre d’être cru sur parole, croire ainsi est une habitude surannée que je ne voudrais pas contribuer à donner au lecteur. Je parle si souvent (et trop souvent) du genre d’esprit de la province, du ton provincial, qui, à trente lieues de Paris, recouvre tout, pénètre partout et affadit tout, que je songeais à évoquer le génie dramatique et à composer une scène en langage provincial.

Mais on aurait pu me dire comme à M. l’abbé F… quand il établissait des dialogues à Saint-Sulpice entre lui et l’infâme Raynal ou le libertin Diderot : Vous les faites trop plats.

Voici un récit textuellement copié du supplément au Constitutionnel du 19 novembre 1837.

Si le lecteur trouve l’exemple un peu