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MÉMOIRES D’UN TOURISTE

de descendre au trot, offrait une pente de treize centimètres par mètre et avait quinze cents mètres de longueur. Une compagnie a établi cette pente à quatre centimètres, et elle n’a que quinze cent un mètres de développement : on voit bien que c’est le hasard tout seul qui avait tracé la première route. Le péage par lequel cette compagnie se rembourse ne durera que onze ans et sept mois, après quoi la route sera libre comme toutes les autres. Il me semble que l’on paye six sous par cheval en montant, et trois sous en descendant ; le roulier y gagne, car le péage lui coûte moins que les chevaux de renfort qu’il était obligé de prendre. Voici le degré de notre civilisation en fait de routes : en plaine, en France, un cheval tire maintenant trente quintaux.




Valence, le 11 juin.

La bonhommie, le naturel que j’avais déjà cru remarquer à Vienne éclatent bien plus encore à Valence ; nous voici tout à fait dans le midi. Je n’ai jamais pu résister à cette impression de joie.

C’est l’antipode de la politesse de Paris, qui doit rappeler avant tout le respect que se porte à elle-même la personne qui