Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/310

Cette page n’a pas encore été corrigée

officier, fort brave et souvent blessé ; mais enfin il parait qu’on n’est pas impunément fils naturel d’un roi. Un jour, à la table commune du régiment (the mess), un jeune cornette avait entrepris de découper un faisan et s’en tirait fort mal.

— J’ai toujours ouï dire à mon père, dit le colonel, fils d’un roi, et qui parle souvent de son père, qu’on reconnaissait un gentleman à sa manière de découper.

— Et je vous prie, colonel, dit le jeune cornette en s’arrêtant tout court, que disait à cela madame votre mère ?

En 1814, les soldats anglais de garde à la barrière du Trône ne présentent pas les armes à M. le comte d’Artois, lieutenant général du royaume : lors de son entrée à Paris, les officiers leur avaient dit de faire ce qu’ils voudraient. Leur plaisante façon de répondre à qui vient les tancer de ce manque d’égards. À cette époque l’armée anglaise n’aimait point les B… Détail bien autrement curieux sur la confiance extraordinaire qui animait le très prudent duc de Wellington à Waterloo. On dira ces choses en 1850. Les Français et les Anglais unis par une estime profonde (la haine nationale s’est réfugiée chez les sots des deux nations). Les Anglais comprennent toute l’étendue de leur duperie, sous le ministre Pitt ; charger