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mis à vérifier sur nous et nos amis les signalements

du Gael,
du Kymri,
et de l’Ibère.

Nous rencontrons une infinité de métis, surtout dans les villes, tandis qu’un village isolé dans les montagnes de la grande Chartreuse, près de Grenoble, ou dans celles du bourg d’Oysans, présente très souvent des têtes pures comme celle de notre ami R…, présent à l’examen, homme très gai, très bon au fond, c’est-à-dire incapable de toute méchanceté suivie, mais qui y voit clair dans les actions du voisin et n’aime pas les hypocrites.

Le Kymri (qui ne rit guère, c’est un moyen mnémonique de se rappeler le nom de cette race) a le caractère constant, suivi et peu gai d’un Anglais. Dans le malheur un Kymri est plus affecté, plus profondément malheureux qu’un Gael. Sa timidité aime d’instinct la protection donnée par un rang ; de là, les penchants aristocratiques des Anglais, et l’état de folie enfantine où ils tombent à la vue de leur jeune reine qui daigne se promener dans les rues.

Les individus qui peuplent la France peuvent se diviser en Gaels, en Kymris, en Ibères et en Métis. (Je ne parle ni des