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sur l’Italie[1] ; et de nos jours madame Ancelot : tandis que Lyon, ville de cent soixante-dix mille habitants, n’a produit que deux hommes : Ampère et Lémontey.

À la sortie de Dijon, je regarde de tous mes yeux cette fameuse Côte-d’Or si célèbre en Europe. Il faut se rappeler le vers :

Les personnes d’esprit sont-elles jamais laides ?

Sans ses vins admirables, je trouverais que rien au monde n’est plus laid que cette fameuse Côte-d’Or. Suivant le système de M. Élie de Beaumont, c’est une des premières chaînes sorties de notre globe, lorsque la croûte commença à se refroidir.

La Côte-d’Or n’est donc qu’une petite montagne bien sèche et bien laide : mais on distingue les vignes avec leurs petits piquets, et à chaque instant on trouve un nom immortel : Chambertin, le Clos-Vougeot, Romanée, Saint-Georges, Nuits. À l’aide de tant de gloire, on finit par s’accoutumer à la Côte-d’Or.

Le général Bisson, étant colonel, allait

  1. Dont M. Colomb vient de donner une bonne édition, 1836, Levavasseur. Ce consciencieux éditeur est allé en Italie pour corriger sur place le texte du président de Brosses, étrangement défiguré dans la première et incomplète édition de 1799.