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De là l’énergie qui cherche à se faire jour dans la littérature de 1837, au grand scandale de l’Académie et des hommes élégants et doux, nés avant 1780, ou accoutumés aux usages d’alors.

Le principe énergique était plus fort que parmi nous dans la société du dixième siècle ; le fils du Romain se retirait partout devant le fils du barbare.

La Sicile, moins dévastée par les gens du Nord, s’ennuya de l’architecture grecque, et peu à peu inventa l’architecture gothique. Puis vinrent les douzième et treizième siècles qui rougirent de leur barbarie, et eurent la passion de bâtir. C’est ce que prouvent les cathédrales de Strasbourg, de Reims, de Rouen, d’Auxerre, de Beauvais, de Paris, et les milliers d’églises gothiques des villages de France.

On sait que pour les âmes vaniteuses et froides, le compliqué, le difficile, c’est le beau. Or l’architecture gothique fait tout au monde pour se donner l’air hardi. Ceci explique le succès du vers alexandrin dans la tragédie. Les âmes faites pour les arts applaudissent :

Eh quoi n’avez-vous pas
Vous même ici tantôt ordonné son trépas ?

(Andromaque.)

Elles sont frappées du génie qu’il faut