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Un seul Gaulois comprit les avantages de l’union, ce fut Vercingétorix, le jeune chef des Auvergnats.

« Dans les jours de fête, dit Florus, comme dans les jours de conseil pour lesquels les Gaulois se réunissaient en foule dans les bois sacrés, ses discours, pleins d’un patriotisme féroce, les exhortaient à reconquérir leur liberté. »

César comprit le péril : il était alors à Ravenne occupé à faire des levées. Il passe les Alpes encore couvertes de neiges ; il n’avait avec lui que quelques troupes armées à la légère. Il rassemble les légions en un clin d’œil, et se montre à la tête d’une armée au centre de la Gaule avant que les Gaulois le crussent sur leurs frontières. Il fait deux sièges mémorables et contraint le chef des Gaulois à venir lui demander grâce : ce chef paraît en suppliant dans le camp romain ; il jette aux pieds de César le harnais de son cheval et ses armes.

Homme très brave, lui dit-il, tu as vaincu[1].

De nos jours, l’on croit faire de l’histoire, en exagérant les nuances que l’on rencontre dans les auteurs anciens, et l’on a osé écrire que le nom de Vercingétorix n’était prononcé dans Rome qu’avec épouvante. Quelque

  1. Florus, liv. III, c. xi.