Page:Stendhal - Mémoires d’un touriste, I, 1929, éd. Martineau.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il excita les jalousies particulières des habitants d’Autun, les attira dans son parti, qui était celui de l’étranger, et les pauvres gens de Bibracte, poussés par le funeste plaisir d’humilier les Allobroges et les Arvernes, se réunirent aux Romains. Pour prix de leur sottise, ils reçurent le titre de frères et d’alliés du peuple romain.

Ils possédaient le territoire entre la Loire et la Saône, et avaient de grandes richesses qui firent le bonheur de César. Les gens d’Autun, ayant perdu la liberté, s’avilirent au point de flatter Auguste, et de donner à leur ville le nom latin de Augustodunum. Sous Constantin, ils changèrent encore son nom ; mais celui qu’elle porte est une abréviation et une mémoire éternelle de sa première flatterie envers le tyran étranger. Douée d’un tel esprit de conduite, elle fit fortune et devint bientôt une des plus belles et des plus importantes cités de la Gaule. Tacite raconte que, dès le temps de Tibère, on y envoyait les jeunes Gaulois pour les faire

    car dix mots indiens se retrouvent dans l’ancien latin. Il y a mieux toute la civilisation romaine provient d’une grande ville allemande qui existait dans les environs de Capoue trois ou quatre siècles avant la fondation de Rome ; malheureusement l’on ignore son nom, et l’on ne peut indiquer le lieu où elle était située. Ne vaut-il pas mieux faire des chansons, comme Collé ?