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contrait chez lui sans madame de Chasteller. À la fin, M. de Serpierre vit bien aux sourires de madame d’Hocquincourt que l’attention que lui prêtait Leuwen ne devait être que de la politesse pénible. Le vénérable vieillard prit le parti de se rabattre complètement sur M. de Vassignies, et ces messieurs se mirent à se promener dans le salon.

Leuwen était du plus beau sang-froid ; il cherchait à s’enivrer de la peau si blanche et si fraîche et des formes si voluptueuses qui étaient à deux pieds de ses yeux. Tout en les louant beaucoup, il entendit que le Vassignies répondait à son partenaire en tâchant de lui inculquer les grands ordres religieux de M. Du Poirier, et les inconvénients de la division des terres et d’une population trop nombreuse.

La promenade politique de ces messieurs et la conversation galante de Leuwen duraient depuis un quart d’heure, lorsque Leuwen s’aperçut que madame d’Hocquincourt n’était pas sans intérêt pour les propos tendres qu’il débitait à grand effort de mémoire. En un clin d’œil, cet intérêt lui fournit des idées nouvelles et des paroles qui ne furent pas sans grâce. Elles exprimaient ce qu’il sentait.

« Quelle différence de cet air riant, poli, plein de considération, avec lequel elle