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APPENDICE I

LE PREMIER CHAPITRE DE LAMIEL


Les manuscrits de Beyle sont presque illisibles : on sent que la plume court sur le papier presque aussi rapide que la pensée ; son talent d’improvisateur est indiscutable, aussi écrivait-il très facilement, avec un plaisir non dissimulé[1]. Il ne lui en coûtait rien de refaire plusieurs fois un travail. Pour Lamiel, il a repris trois fois son commencement avant de s’arrêter au chapitre qui figure en tête du roman.

On verra que Beyle a, tour à tour, songé à mettre au premier plan plusieurs des personnages de Lamiel ; il hésita longtemps et se décida définitivement à nous introduire, tout d’abord, à Carville, chez la duchesse de Miossens, afin de nous faire connaître le milieu dans lequel allait s’éveiller l’esprit de son héroïne.


CHAPITRE PREMIER


A


À l’époque où commence cette histoire, c’est-à-dire vers la fin de 183., dans un petit village de Normandie

  1. Voir Journal de Stendhal, avant-propos, p. v.