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loin des États Pontificaux, il a recouvré sa liberté de parole, il peut écrire à son aise. Il vient de relire l’Origine de la grandeur de la famille Farnèse, et il songe to make of this sketch a Romanzetto, comme il ne craint pas de dire en ce bizarre langage qu’il affectionne et où il mélange et estropie avec volupté deux ou trois langues. Alors, suivant l’hypothèse pleine de vraisemblance de M. Paul Arbelet, il trace sans doute le plan détaillé et déjà rempli d’inventions personnelles qui, dans la Correspondance, figure sous la date improbable de 1832. C’est la première adaptation de la chronique italienne. La seconde, transposant l’anecdote au XIXe siècle, sera la Chartreuse elle-même. Peut-être est-ce le 3 septembre 1838 que l’idée de cette transposition lui vient tout à coup. Il conçoit ce que sera son œuvre : il a, confesse-t-il dans une note, l’idée de la Chartreuse. Là-dessus, après un séjour de quelques semaines en Angleterre, il se met au travail. Il écrit avec une hâte foudroyante. Ayant commencé son roman le 4 novembre, il en envoie la copie à Romain Colomb le 26 décembre. En sept semaines il a terminé ce gros livre, où il a fait tenir ses souvenirs les plus ensoleillés de sa chère Italie, du temps où il y était dragon, et du temps aussi où, de cœur avec les écrivains libéraux d’alors, il y éprouvait un si doux et si cruel amour