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que je me figure sans cesse des causes plus graves à_ votre tristesse, et qu'au Heu de me faire trouver un remède au mal qui peut exister, mes réflexions m'en font sans cesse découvrir un plus considérable. Je n'ose me fixer à rien, et je serais déjà parti vingt fois si je n'avais pas précipité par là la fortune indépen­dante que je puis me promettre un jour des assurances de mon père.

Vous n'avez d'idée des tourments que je souffre depuis quatre jours, le pire de tous est de n'oser vous en découvrir la cause de peur de vous paraître indiscret, impertinent ou même jaloux. Vous savez trop si j'ai quelques droits de l'être. Quand aux premières imputations, si vous ne m'aimez absolument pas plus que M. de Saint-Victor ». je dois vous paraître tout cela, et vous jetterez ma lettre au feu ; mais si, au contraire, j'ai pu vous inspirer un peu d'amour ou même ae pitié, vous songerez que je suis seul, retenu loin de vous, par le motif le plus désagréable, isolé au milieu d'êtres qui ne peuvent comprendre les chagrins qui m'agitent, ou qui, s'ils les comprenaient, ne le feraient que pour s'en moquer.

1. « Elle (Mélanle) m'a racoaté ses relations avec Hoché, le rédacteur du Publwiete, et Saint-Ylctor,le poétereau.auteur de VEtpérance. » {Journal de Stendhal du 20 février 1805.)