que ia même chose était arrivée à moi-même.
Ne pouvant pas entremêler l'éducation du monde à celle des livres qui est le meilleur parti, il faut discerner avec soin les auteurs qui ont peint les choses le plus ressemblant par les grands événements et les scènes tragiques : ce sont- sans contredit Shakspeare et Plutarque. En observant que nous avons infiniment plus d'idées qu'on n'en avait du temps de Plutarque (par exemple, toutes celles qui sont relative à cette lettre, plume, canif, papier, sable ; les anciens ne connaissaient rien de tout cela), Mme P... écrivait à un de ses amis : « Votre cœur est indéchiffrable comme vos pieds de mouche et vos sentiments pâles comme votre encre. » Plutarque n'aurait absolument rien compris à cela, et ces petites comparaisons donnent les moyens d'exprimer toutes les nuances de sentiment, nuances que probablement les anciens ne sentaient pas et qu'ils n'ont certainement pas décrites. Il n'y a pas une idée fine dans Homère (le Tasse en est plein), et même du temps de Shakspeare.
Molière a cherché le rire et, pour cela, a peint des originaux tels qu'ils peuvent exister. C'est l'homme qui fait le mieux connaître le cœur humain, mais il faut en