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d'une maison de Laval, qui revient d'Es­pagne où il a passé quatre ans ; Afllegret], esprit de province, de ces hommes qui se mettent naturellement au niveau du ton médiocre d'un pays, ridicule parce qu'il habite V...; je crois très passable, si le sort l'eût fait naître â Paris ; deux pro­vinciaux stupides, ne disant rien, ou ou­vrant un large bec pour accoucher d'une généralité, comme : « Quand on sait le latin, l'italien et le français, on apprend aisément l'espagnol, qui en dérive. » Ce ridicule de réciter de vieilles vérités est un de ceux qu'on sait le mieux saisir et faire ressortir à Paris. Al. Mallein est un de ceux qui en sont le plus exempts : tu peux observer en lui de bonnes qualités.

Nous nous trouvons donc sept au Palais-Royal ; nous allons chez Grignon dans un cabinet particulier ; ma maladie, qui me rend faible, me laisse mon sang-froid au milieu du tapage général ; mais, tout à coup, Dupuy se met à nous parler d'Es­pagne, de ce vieux Calderon, de M. de Cervantes, de Lope de Vega, du prince de la Paix, premier ministre plus puissant que le roi.

Cela me mit absolument hors de moi ; j'ai toujours aimé ce peuple, c'est l'image du Cid et de don Quichotte ; j'éprouvai, pendant trois quarts d'heure, un des plus