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in-18, imprimée à Avignon chez Ville­neuve, comme celle que j'ai apportée à M. Daru ; elle me coûta neuf francs en Italie.

Lis l'abbê de Vertot, Révolutions ro­maines, de Suède, de Portugal ; lis l'His­toire de la Révolution française, par Fantin-Desodoards ; c'est ce qu'il y a de plus in­téressant pour toi ; nous en parlerons beaucoup ;ainsi lis plus tôt que plus tard. Arrange-toi pour aller à Claix dès que je serai arrivé, car j'aime les champs et point l'odeur de la boue. C'est au milieu des arbres que l'homme est le plus heu­reux ; tous les peuples en ont mis dans leur paradis, et surtout les Orientaux qui se connaissent en plaisirs. Les bons mu­sulmans vont habiter après leur mort des jardins charmants ; tu as vu dans Télé-maque que les Champs Elysées ont des bosquets, et, dans la Bible, la description du jardin d'Eden, qu'Adam et Eve habi­tèrent quelque temps. Ainsi rapprochons-nous de la campagne et lisons les auteurs qui en parlent, mais ceux qui en parlent bien et non point les amants tartufes de la nature, comme l'abbé Deiille. Bernar­din de Saint-Pierre a vraiment aimé les champs ; prie le grand-papa de te lire quelques morceaux de ses études. Lis 1 histoire du cheval, du renard, du paon,