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à la bouillote, leurs filles à de petits jeux, et presque toujours on finit par danser. Le vendredi je vais au Marais, dans une société de l'ancien régime où l'on m'ap­pelle M. de Beyle ; on y parle beaucoup de la religion de nos pères, et le charmant abbé Delille nous dit des vers après boire. Le samedi, la plus jolie de mes soirées, nous allons chez M. Dupuy, où se trou%rent des savants de toutes les couleurs, de toutes les langues et de tous les pays. Mlle Duchesnois y vient souvent avec son maître Legouvé ! On y parle grec ; sentez-vous la "force de ce mot-là? Si vous y étiez vous brilleriez. En vérité, je ne conçois pas comment vous pouvez habiter Rennes. Vous avez du crédit, venez à Paris. Ayez-y une place et vous ne regretterez pas vos Bretons.

Est-il vrai que vous venez cet automne à Grenoble ? cela serait délicieux. Nous partons d'ici neuf... à la fois. Je me donne des peines incroyables, trois fois la semaine, pour apprendre la gavotte pour pouvoir faire briller quelque jolie petite fille de notre country. Serez-vous témoin de mes succès ? cette douce espé­rance ferait redoubler mes efforts.

Allons, mon cher Edouard, évertuez-vous et écrivez-moi deux pages de chro­nique scandaleuse. Savez-vous l'histoire