Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PRÉFACE DE L’ÉDITEUR


Stendhal ou le culte de l’énergie. Ce titre que Barrès un jour donna à l’un de ses essais conviendrait parfaitement à cette préface. Stendhal aimait en effet l’énergie au point de n’en pas réprouver même les formes les plus brutales. Un beau crime, loin de lui déplaire, l’enchantait comme un chef-d’œuvre el il savait l’observer d’un œil sec. Ce ne sont pas seulement les champs de bataille qu’il lui arrivait de décrire froidement, les spectacles de la rue ne le rebutaient pas davantage. Son parti-pris de lucidité et d’exactitude ne l’abandonnait jamais, non plus que son horreur de toute exagération, de toute boursouflure. J’en trouve le meilleur exemple dans cette petite note qu’au soir même de l’évènement il eul souci d’écrire en marge d’un exemplaire des Promenades dans Rome :« Dimanche, 6 avril 34. Jeune fille assassinée à côté de moi. J’y cours, elle est au milieu de la rue et auprès de sa tête un petit lac de sang d’un pied de diamètre. C’est ce que