Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelques-uns des soldats que vous avez dans votre maison.

— Je n’ai point de soldats dans ma maison.

— En ce cas, vous êtes fou, capitaine. Cette auberge a un jardin, nous allons sortir par le jardin, et nous échapper à travers les vignes. Je vous accompagnerai : je suis vieux et sans armes ; mais, si nous rencontrons des malintentionnés, je leur parlerai, et je pourrai du moins vous faire gagner du temps.

Jules eût l’âme navrée. Oserons-nous dire quelle était sa folie ? Dès qu’il avait appris que le palais Campireali était fermé et tous ses habitants partis pour Rome, il avait formé le projet d’aller revoir ce jardin où si souvent il avait eu des entrevues avec Hélène. Il espérait même revoir sa chambre, où il avait été reçu quand sa mère était absente. Il avait besoin de se rassurer contre sa colère par la vue des lieux où il l’avait vue si tendre pour lui.

Branciforte et le généreux vieillard ne firent aucune mauvaise rencontre en suivant les petits sentiers qui traversent les vignes et montent vers le lac.

Jules se fit raconter de nouveau les détails des obsèques du jeune Fabio. Le corps de ce brave jeune homme,