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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

mière pierre le 11 février 1258 : « Kallensi lathomo vivente Johanne magistro ». Jean de Chelles est originaire des environs de Paris ; c’est presque un Parisien. On aimerait à savoir où il fit son éducation professionnelle et s’il demeura longtemps maître d’œuvre de la cathédrale. Son parent, son fils peut-être, Pierre de Chelles, fut son successeur médiat ou immédiat : élevé à une école de génie, cet architecte continua à appliquer les mêmes méthodes aux mêmes constructions, et on lui doit certainement les chapelles du tour du chœur, la partie tournante des tribunes et cette magnifique abside qui est l’une des gloires de Paris. D’ailleurs, on l’a déjà remarqué, c’est à la collaboration successive de deux architectes ayant même origine et appartenant à la même école qu’est due cette unité de vues et d’exécution, cette similitude de procédés et cette continuité d’action qui frappent dans Notre-Dame les esprits les moins prévenus.

Pierre de Chelles fut chargé en 1307 de placer à Saint-Denis le tombeau de Philippe III dont il avait peut-être donné le projet : en 1316, il fut appelé comme expert à Chartres avec un confrère non moins considérable que lui ; mais il ne paraît pas avoir vécu longtemps au delà de cette date ; vers 1320 il était remplacé par Jean Ravy, qui fut maître de l’œuvre pendant vingt-six années consécutives, et dont le nom est particulièrement lié à la clôture nord du chœur, où une inscription nous révèle son nom, assez obscur ; son neveu, Jean Le Bouteillier, lui succède et termine ce travail en 1352 ; ce dernier, remercié comme