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Notre porte est close. Tous deux, nous nous livrons à nos pensées ; elles nous absorbent. Quelles sont les siennes ? Je ne pourrais le dire, mais les miennes sont tristes. Il faut que j’aie été bien heureux pour que le départ me cause tant de chagrin !

« Demain, docteur, vous serez seul, lui dis-je.

– Oui, la mort semblera avoir passé dans la maison. Vous feriez mieux d’attendre que les pluies qui vont venir soient terminées.

– Je voudrais le pouvoir, docteur ; j’en rendrais grâces à Dieu ; mais chaque instant de retard recule la fin de vos travaux et l’heure de votre retour.

– C’est vrai ; mais quelques semaines de plus ou de moins, ce n’est pas une affaire ; et votre santé m’occupe. Vous n’êtes pas en état de voyager ; d’ailleurs vous trouverez toutes les plaines inondées ; vous arriveriez aussitôt en ne partant qu’après la pluie.

– Ne croyez pas cela ; dans quarante jours, cinquante au plus, j’aurai gagné la côte, j’en suis sûr. L’idée que je vous rends service m’aiguillonnera. »

14 mars. Nous étions debout tous les deux au point du jour. Les ballots furent sortis du magasin, les hommes se préparèrent. Je devais partir à cinq heures ; à huit heures, j’étais encore là.

« Je vais vous laisser deux hommes, lui ai-je dit ; vous les garderez jusqu’à après-demain : il est possible que vous ayez quelque oubli à réparer. Je séjournerai à Toura, où ils m’apporteront votre dernier