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le gouvernement britannique m’envoyait une somme de vingt-cinq mille francs. Jusque-là, rien ne m’avait fait pressentir cette assistance pécuniaire. Je suis parti sans émoluments ; aujourd’hui le manque de ressources est heureusement réparé, mais j’ai le plus vif désir que, vous et vos amis, vous sachiez que, malgré l’absence de tout encouragement – pas même une lettre – je me suis appliqué à la tâche que m’a confiée sir Roderick Murchison, que je m’y suis appliqué, dis-je, avec une ténacité de John Bull, croyant qu’à la fin tout s’arrangerait. La ligne du partage des eaux de l’Afrique centrale, de ce côté-ci de l’équateur, a une longueur de plus de onze cents kilomètres. Les sources que sépare cette ligne de faîte sont innombrables ; c’est-à-dire que, pour les compter, il faudrait la vie d’un homme. De ce déversoir, elles convergent et se réunissent dans quatre grandes rivières, qui, à leur tour, rejoignent deux puissants cours d’eau de la grande vallée du Nil. Cette vallée commence entre le dixième et le douzième degré de latitude méridionale.

Ce ne fut qu’après de longs travaux que je vis s’éclairer l’ancien problème, et que je pus avoir une idée précise du drainage de cette région. Il me fallut chercher ma route, la chercher sans cesse, à chaque pas et presque toujours à tâtons. Qui se souciait de la direction des rivières ? « Nous buvons tout notre content, et nous laissons le reste couler, » m’était-il répondu.
Les Portugais n’allaient chez Cazembé que pour y acheter de l’ivoire et des esclaves, et n’y entendaient