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Le lendemain fut un jour de repos, nécessaire à tout le monde. Le 18 janvier 1872 nous nous remîmes en marche et le 19 nous étions à Mpocoua.

Un grand changement s’était opéré depuis notre passage ; les grappes de raisin pendaient en bouquets au bord de la route, le maïs était assez avancé pour qu’on pût s’en nourrir, les plantes étaient en fleurs et la verdure plus brillante que jamais.

Un cours d’eau fut traversé, cours d’eau profond, puis son épaisse bordure, et je me trouvai à la lisière d’un bois, où je fus obligé de ramper. Une demi-heure de cet exercice me fit arriver à cent quarante pas d’une troupe de zèbres, qui jouaient et se mordillaient les uns les autres à l’ombre d’un gros arbre.

Je me levai subitement ; leur attention fut éveillée. Mais la carabine était à l’épaule, et, bong, bong ! deux beaux zèbres, un mâle et une femelle, tombèrent sous mes deux coups. Ils furent égorgés en moins d’une minute et une douzaine de mes gens, bientôt accourus, exprimèrent leur joie par un flux de compliments adressés au raïfle – très peu au chasseur.

De retour au camp, je reçus les félicitations de Livingstone, que j’estimais bien davantage, car il s’y connaissait.

Dépouillés et détaillés, les deux zèbres nous donnèrent trois cent vingt-six kilos de viande, qui, répartis entre nos quarante-quatre hommes, firent près de sept kilos par tête.

Chacun était dans la jubilation, Bombay surtout : il avait rêvé la nuit précédente que j’abattais deux