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de viande. Mon deuxième coup frappa la bête à l’échine ; elle s’agenouilla, et fut achevée par une troisième balle.

La langue, la bosse et quelques-uns des morceaux de choix furent salés pour notre table. Nos gens, d’après la coutume des Zanzibariens, boucanèrent le reste, qui leur était abandonné. Cette provision devait les conduire assez loin dans le désert, qui se déployait devant nous. J’ai remarqué que ce fut le raïfle, et non le chasseur, qui reçut les éloges de la bande.

Le lendemain nous continuâmes à marcher au levant, sous la conduite du kirangozi ; mais je ne tardai pas à m’apercevoir qu’il se trompait de route et, après en avoir causé avec le docteur, je pris la direction de la caravane.

Le 10 janvier, nous entrâmes dans un parc magnifique. Toutefois la pluie, qui tombait maintenant avec abondance, et la hauteur de l’herbe y rendirent ma tâche extrêmement difficile. Pas de sentier dans ces prairies où, marchant à la tête de nos hommes et tenant ma boussole d’une main, j’avais à ouvrir une muraille de tiges mouillées qui m’arrivaient jusqu’au menton.

Un soir, après avoir vu notre camp s’établir sur un mamelon pittoresque, je pensai qu’il fallait se procurer de la viande, et je me mis en quête du gibier que semblaient promettre ces lieux sauvages.

Il y avait une heure et demie que j’étais en marche ; la contrée devenait de plus en plus intéressante, mais sans m’offrir la moindre proie. Un ravin me