Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/209

Cette page n’a pas encore été corrigée

cent pas du gibier. Mais la place était détestable, un vrai fouillis d’épines, et la tsé-tsé me bourdonnait aux oreilles, se jetait dans mes yeux, me piquait le nez, se posait sur le point de mire. Pour ajouter à ma misère, les efforts que je fis en cherchant à me dégager des broussailles alarmèrent les zèbres, qui tous regardèrent de mon côté. Les voyant près de s’enfuir, je tirai sur l’un deux en pleine poitrine et je le manquai ; cela ne pouvait guère être autrement.

Alors, je me précipitai dans la plaine, où la bande, qui avait pris un galop rapide, ralentit sa course, au bout de trois cents mètres. Une bête magnifique trottait fièrement à la tête de ses compagnons ; je la visai, en toute hâte, et j’eus la chance de lui traverser le cœur.

Un peu plus loin, j’abattis une oie d’une taille énorme, et qui avait un éperon corné, très aigu, à chacune des ailes.

Le troisième jour de notre halte à Ourimba, nous vîmes enfin arriver nos marcheurs. Comme il atteignaient la crête d’une chaîne de montagnes, située derrière Nirembé, à vingt-six kilomètres de l’endroit où nous étions, ils avaient aperçu notre grand drapeau, dont le bambou de six mètres, qui lui servait de hampe, surmontait l’arbre le plus élevé de nos alentours. D’abord ils l’avaient pris pour un oiseau ; mais parmi eux se trouvaient des vues perçantes qui l’avaient reconnu, et, en se dirigeant sur lui, ils étaient parvenus au camp. Nous les reçûmes comme on accueille des gens perdus lorsqu’on les retrouve.

En les attendant, j’avais eu un accès de fièvre produit