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qu’ils prétendaient retenir jusqu’à ce que leur solde fût entièrement payée. Un mois s’étant écoulé sans que ces armes fussent rapportées au docteur, je demandai et j’obtins la permission de les prendre.

Souzi, non moins brave que dévoué, et qui eût valu son pesant d’or s’il n’avait pas été un voleur incorrigible, fut envoyé sur-le-champ avec une douzaine de mes hommes, l’arme au poing, chercher ces carabines.

L’instant d’après, c’était une affaire faite.

Livingstone me laissa la direction de la caravane pour revenir à Couihara.

Depuis le 13 décembre, époque de notre retour de l’embouchure du Roussizi, il n’avait pas cessé d’écrire, préparant les lettres qu ’il voulait me confier, et reportant sur son énorme journal les notes que renfermaient ses carnets. Tandis qu’il se livrait à ce dernier travail, je profitai des moments où ils réfléchissait aux régions qu’il avait parcourues pour faire son portrait ; esquisse devenue fort ressemblante grâce à l’artiste, qui, par intuition, en a vu les défauts et les a corrigés d’une façon très exacte.

Dès le premier jour, Livingstone avait écrit à M. Bennett les pages qui contiennent ses remerciements, et auxquelles je le priai de ne rien ajouter, l’expression de sa gratitude y étant pleine et entière. Je connaissais trop bien M. Bennett pour ne pas être sûr qu’il en serait satisfait, car la nouvelle de l’existence du voyageur était pour lui ce qu’il y avait de plus précieux.

Pendant que Livingstone faisait sa correspondance,