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il, des issues. Le docteur est plus capable que moi d’établir le fait ; aussi, dans la crainte de dénaturer sa pensée, je lui abandonne le soin de l’expliquer lui-même quand il en aura l’occasion.

Une chose qui lui paraît certaine et qui pour moi est évidente, c’est que Baker devra diminuer le lac Albert d’un degré de latitude, peut-être même d’une couple de degrés. Ce célèbre voyageur a prolongé son lac assez loin dans le Roundi, et a placé le Rouanda sur la côte orientale, tandis qu’une large portion, sinon la totalité de cette province, devrait être mise au nord du territoire qui, sur sa carte, porte le nom d’Ousigé. Les informations d’un homme aussi intelligent que Rouhinga ne sont pas à dédaigner et, si le lac Albert se fût trouvé à moins de cent soixante kilomètres du Tanguégnica, ce vieux chef en aurait certainement entendu parler, en supposant qu’il ne l’eût pas visité lui-même. Originaire du Moutoumbi, il est venu de cette contrée dans le Mougihéhoua, qu’il gouverne actuellement ; c’est ce qui lui a fait connaître la région dont il nous a entretenus. Il a vu Mouézi, le grand chef du Roundi ; il dit qu’il est un homme d’environ quarante ans et d’une très grande bonté.

Rien ne nous retenait plus à Mougihéhoua. Livingstone avait achevé ses observations, qui, entre autres, placent ce dernier village par 3°19’ de latitude australe.